Commémoration, zine de photographie+poésie et installation
Marché de Noël Offrandes&Fantaisie, au 5155 rue d'Iberville, Montréal
Imaginer, organiser et mettre en scène une installation interactive, en plus d'écrire un zine poétique. Cet ensemble aborde les questions de la commémoration, du deuil et de l'urgence de vivre.
Préface du zine:
Les endeuillé.e.s sont partout, depuis toujours et les endeuillé.e.s se ressemblent. Il y a même des phases de deuil connues, qui peuvent rebondir l’une sur l’autre, changer de position ou s’étendre sur des mois ou sur trois heures. Chaque deuil est unique. Chaque deuil fait écho à d’autres deuils et les endeuillé.e.s peuvent être peiné.e.s par ce deuil si elleux le souhaitent, ou pas. Car il y a bien d’autres corps à pleurer. Il y a des deuils plus intenses et graves que d’autres. Chose sûre : chaque être mérite d’être commémoré. Ici, la personne commémorée est tante Micheline. Le weekend de funérailles se passe à Alma, au Lac-Saint-Jean. Les mots du prêtre touchent ardemment les cœurs. Les endeuillé.e.s pleurent. C’est un temps pour constater, en se raclant la gorge, l’épouvantable fragilité de la chaire. Ce weekend-là, on zigzague, haletant.e.s, dans une maison de campagne, sur la rue principale de Saint-Bruno, vidée de présence humaine (ses objets discutent encore). Je crois que chaque être mérite d’être commémoré, qu’il y a des systèmes d’oppression voraces qui volent de la terre des milliers d’enfants-anges et que toustes les défunt.e.s sont nos anges. Une commémoration unique est universelle. Les notes, fragments de récit et photographies sont celleux des endeuillé.e.s devenu.e.s bizarroïdes pour un temps (ou pour toujours).
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Commemoration, photography+poetry zine and installation
Offrandes&Fantaisie Christmas Market, at 5155 rue d'Iberville, Montreal
Imagine, organize and stage an interactive installation, in addition to writing a poetic zine. This set addresses the questions of commemoration, mourning and the urgency of living.
Zine Foreword :
Mourners are everywhere, always have been, and mourners look alike. There are even recognized stages of grief, which can bounce off each other, change position, or stretch over months or three hours. Each grief is unique. Each grief echoes other griefs, and mourners can be saddened by this grief if they wish, or not. Because there are many other bodies to mourn. Some griefs are more intense and serious than others. One thing is certain: every being deserves to be commemorated. Here, the person commemorated is Aunt Micheline. The funeral weekend takes place in Alma, at Lac-Saint-Jean. The words of the priest touch the hearts deeply. Mourners cry. It's a time to acknowledge, throat-clearing, the appalling fragility of the flesh. That weekend, we zigzag, panting, in a country house, on the main street of Saint-Bruno, emptied of human presence (its objects still discussing). I believe that every being deserves to be commemorated, that there are voracious systems of oppression that steal thousands of angelic children from the earth, and that all the deceased are our angels. A unique commemoration is universal. The notes, fragments of narrative, and photographs are those of the mourners who have become bizarre for a time (or forever).



